Les voix de la nature... Le poétique virus ne nous fait pâlir, il nous fait jouir (XXVIII)
Que murmures-tu rivière ?
La beauté d’une lumière
D’un azur teinté de rose
Lorsqu’une aurore l’arrose
De gouttelettes dorées
Qui suintent de l’empyrée
Que nous chantez-vous grillons ?
L’extase d’un bataillon
Devant un champ plein de fleurs
Rivalisant de couleurs
Qui paressent au soleil
Lorsque l’été sur eux veille
Feuilles que voulez-vous dire ?
Qu’il ne faut pas se raidir
Quand le destin nous balance
Plaignons-nous, mais en silence
Qu’il faut se plier souvent
Lorsqu’on nous passe devant
Que susurres-tu rivière ?
La gaieté d’un chant aviaire
Qui s’élève des rameaux
Quand l’arbre n’a pas de mots
Pour conter le goût des fruits
Car la feuillée point ne bruit
Que psalmodiez-vous grillons ?
L’audace des oisillons
Qui piaillent lorsque leur mère
Met fin au nid éphémère
D’une tendresse frivole,
Mais qui brusquement s’envolent
Feuilles pourquoi bruissez-vous
Quand l’automne vous avoue
Qu’il doit vous jaunir, brunir ?
Que votre mort va venir
Votre trépas chuchoté,
A l’oreille de l’été.