On a appris que Volkan Bozkır, un diplomate turc, a été élu 75ème président de l’Assemblée générale des Nations unies 1). Si l’on doit encore fustiger la phrase prononcée par Charles de Gaulle en novembre 1967 :      « Les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », car il a ainsi lancé officiellement la première salve antisémite d’après guerre, en revanche, d'avoir qualifié l’Onu de « Machin » doit être applaudi, car elle est encore d'une vérité appropriée. En effet:

- honorer indirectement un despote dont l’égotisme personnel passe avant  le bien-être de son peuple est une insulte pour les éprouvés.

- Quand il est de notoriété publique que réduire au silence les opposants, museler la presse, sont les marques révoltants de la politique de Recep Tayyip Erdoğan, le gratifier sournoisement en mettant en avant un de ses sbires est une soumission couarde.

- Conférer la gloire onusienne à un diplomate représentant un régime qui s'est livré à l'élimination des Kurdes à Afrin, et qui rappelle l'effroyable génocide commis par la Turquie contre les Arméniens, c’est exterminer une seconde fois l’ethnie kurde.

- C’est aussi donner un blanc-seing onusien à l’occupation turque de la Syrie et à l’intervention militaire en Libye. Et je ne parle pas de l'annexion envisagée par la Turquie de Chypre-Nord.

Mais hélas, quand on sait que la Turquie est un pays incontournable pour le transit international du pétrole, et est le centre inévitable pour le gaz naturel, on peut se douter que dans les travées onusiennes l’odeur du pétrole puisse caresser dans le sens du poil un pays qui risque de sentir le gaz.

1) https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/diplomat-volkan-bozkir-becomes-first-turk-to-be-elected-unga-president