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Non à l'indignation arbitraire et sélective placée sous la tutelle d'un groupement

Manifester contre le racisme, c’est bien, mais ne pas prendre la population en otage c’est encore mieux ! Hier soir, à Genève, une dizaine de millers de personnes dénonçant un tragique fait divers américain ont cru bon d’investir la voie publique aux heures de pointe. Pourquoi ne pas avoir choisi un jour ou une heure moins fréquentée. Devoir bloquer le pont du Mont-Blanc pour permettre aux enragés d’une cause, aussi noble soit-elle, de vociférer au racisme dénote l’impéritie de nos autorités. Pourquoi n’ont-elles pas exigé des indignés du racisme anti-noir qu’ils éructent uniquement leur écœurement dans un parc public, sans enquiquiner le pékin qui après une journée de travail harassante avait hâte de regagner ses pénates, sans mettre les bâtons dans les roues des ambulances dont chaque minute perdue à contourner l’accès direct à l’hôpital pouvait engager le pronostic vital du blessé ? Cela sans compter les dommages collatéraux causés à ceux qui se voyaient dans l’obligation d’annuler d’importants rendez-vous.

En outre, selon Alexandre Brahier, porte-parole de la police genevoise, la constitution des groupes de 300 personnes, au vu du nombre des participants, s’avérait particulièrement compliqué. L'incompétence des responsables est donc d’autant plus grave à l’heure où l’on oblige, par exemple, les clubs de football de jouer leurs matches à huit-clos, pour cause d’interdiction de rassemblement de plus de 300 personnes.

Dans un autre registre, le citoyen lambda que je suis se demande pour quelles raisons le meurtre de George Floyd, aussi horrifique et ségrégationniste soit-il, ameute-t-il entre 10'000 à 12'000 révoltés ? Pourtant, nombre d'atrocités sévissent chaque jour aux quatre coins du monde dans l'indifférence générale :

Durant les célébrations du Nouvel An, le 31 décembre 2015, une vague d'agressions sexuelles collectives, de vols, de braquages, tous dirigés contre des femmes, avaient eu lieu non seulement en Allemagne, mais aussi en Finlande, en Suède, en Suisse et en Autriche. Cela n'avait guère engendré une indignation au nom d'un quelconque collectif.

Le 21 mai dernier, Romina Ashrafi, une adolescente de 14 ans, résidant en Iran, a été décapitée par son père pendant son sommeil. Son tort : s’être enfuie avec son petit ami de 35 ans. Un crime particulièrement barbare commis au nom de l'honneur. Le fait que le meurtrier qui, contrairement à George Floyd, n’ait pas été poursuivi, n’a guère provoqué de rassemblement populaire dans nos contrées.

Et tant d'autres horreurs dans ce bas monde tombent dans les limbes du silence, faute de ne pouvoir à longueur de journées manifester publiquement.

Pour toutes les raisons invoquées, je dis donc non à l'indignation arbitraire et sélective placée sous la tutelle d'un groupement.

 

 

 

 

 

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