La reculade de Alain Berset
Le nombre d’infections dû au coronavirus, repart hélas à la hausse. La Suisse comptait hier 66 nouveaux cas de coronavirus, et aujourd'hui elle en dénombre 81. A l'heure actuelle, 1526 personnes sont décédées en lien avec un COVID-19 confirmé. Dans ces conditions, je ne comprends pas que GastroSuisse ait obtenu d’Alain Berset que ses membres ne soient plus dans l'obligation de saisir d’identité de leur clientèle, et que cela se ferait au bon vouloir de celle-ci.
Il est curieux qu'une telle mesure ait soulevé un tel tollé lorsque l'on sait :
1) que pour réserver une table dans maints établissements gastronomiques, on est déjà tenu de décliner son identité et même parfois à communiquer son no de téléphone,
2) que le traçage de votre vie privée existe déjà sur Google et sur maints réseaux sociaux,
3) qu'après 14 jours, les établissements de boisson et de restauration auraient été dans l’obligation d’effacer toutes les données individuelles récoltées,
4) que la connaissance des dites données permet de préserver sa vie ainsi que celle des autres.
Déjà, me demandé-je si les distanciations sociales et l’hygiène pourront être pratiquement et soigneusement respectées non seulement dans certains bistrots de quartiers, si jamais ils devaient rouvrir, mais aussi dans certains restaus. Peut-on placer en permanence un garde-chiourme de l’État devant chaque troquet ? .
Dans le journal Le Temps Adrian Lobsiger, préposé fédéral à la protection des données, prétend qu’il n'y a pas de base légale fédérale pour imposer aux restaurateurs une obligation d'exiger de leurs clients de fournir des données personnelles. Je lui rétorquerais que s'il en est ainsi, imposer, par exemple, une distanciation de 2 mètres entre chaque client dans les restaurants n'a non plus de base légale. En outre, ce préposé fédéral devrait savoir que pour faire face à une situation urgente, le Conseil Fédéral se doit d'agir en urgence. Je déplore donc hautement la recualde intempestive de Alain Berset en la matière. Il aurait pu attendre pour annuler la mesure qui fâche. En effet, selon les dires du même Adrien Lobsiger dans le même journal, la version de l'application DP3T permettant de retracer les chaînes d'infection au covid-19 va être prête à l'emploi d'ici à la fin du mois. En attendant, pouvoir contacter, grâce aux coordonnées fournies, celui qui a côtoyé un infecté, relève de la responsabilité morale d'un conseillé fédéral.