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Demain les fruits s’amasseront à la pelle

Les nuages égrènent leurs larmes

Sous l’éraflure d’un soleil effervescent

 

L’astre ardent a soulevé quelques eaux

Lénitives sous l’azur

Elles s’élèvent dans les hauteurs

Et s’assemblent autour de l’ondine

Elles bouffissent dans un air calme

Mais les doigts enflammés de l’astre

S’enfoncent dans les brumes d’un souffle d’eau

Ils les lacèrent et les laminent

Solidaires devant la déesse

Les eaux vaporeuses se divisent

Devant le dieu soleil elles se disputent

Chacune aimerait garder sa nue

Leur querelle fait des étincelles

Bien des colères grondent

Les nimbus déchirés perdent leur sang gris

 

Les vies liquéfiées se répandent sur la terre

L’astre exterminateur sévit là-haut

 

Les nuages égrènent leur sérénité

Sous la quiétude d’un clair de lune

 

L’astre placide teinte de blanc quelques eaux

Il les emmène avec lui

Elles s’arrêtent aux plages reposantes

Mais l’aurore les retire

Au soir d’une lune maternelle

Les eaux abandonnées se consolent

La pluie leur susurre l’apaisante humidité

Leur jargon pluvieux évoque les cieux

La journée elles goûteront à l’azur

 

Les nuages égrènent leur existence

Sous une nature assoiffée

 

Le râle des nimbus s’entend au dehors

La terre tambourine leur mort

Et annonce l’heureuse nouvelle

Demain les fruits s’amasseront à la pelle

David Frenkel

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