Le printemps d'un vieil Andalou
Au cœur d’une carcasse,
Une fleur andalouse
Au printemps se boutonne
Sur l’ardeur qui fracasse
La chimère jalouse
D’une passion gloutonne.
L’incarnat de la fleur
Empourpre l’olivier
Stimulant le vieillard.
Le printemps plante un leurre
Dans le vert nourricier,
Dans un amour criard.
Le cri de la pie bleue
Appelle le printemps,
Et les passions chenues
Des vétérans calleux
Chantent l’amour d’antan
Devenu saugrenu.
Les eaux d’Andalousie
Reposent sur l’azur
D’un printemps merveilleux ;
Le vieux, tout cramoisi,
Repose sur l’usure
D’un amour prodigieux.
Quand le printemps se meurt,
Le tournesol fleurit ;
Lorsque l’ardeur s’efface,
Le vieux, dans sa demeure,
Cultive la prairie ;
De beaux cœurs lui font face.
Sur la terre ibérique,
Le printemps espagnol
Soulève les passions
D’un vieil esprit féerique ;
Au chant du rossignol
Meurt la belle fiction.
David Frenkel (Publié aussi sur le site De Plume en Plume)