S e u l...
Seul, il parcourt les rues
Bordée par les assemblages
D'intimités bétonnées ;
Mais l'homme plein de verrues,
Avec autrui se soulage
Sous la fenêtre étonnée.
Seul, il longe le rivage
Caillouteux de l'océan
Le plongeant dans l’immuable.
Le temps a fait ses ravages ;
Courbé sous le poids des ans,
Il tombe sur l'ineffable.
Seul, il grimpe la paroi
Raide et inhospitalière
D'une montagne enneigée ;
Sous lui, le vide, l'effroi,
Erre le long des filières
D'une mort restant figée.
Seul, il flâne, dans un rêve.
Traînant son corps grabataire,
Il halète après Orphée.
La belle symphonie crève
La détresse solitaire
Sous le règne de Morphée.
Seul, il part avec la nue ;
Sur elle le soleil brille
Quand ici-bas, il se cache.
Là haut, la blanche ingénue
Berce le beau brin de fille
Quand ici sa mort fait tache.
Seul, il se laisse emporter
Par les fleurs endimanchées
Qui luisent au firmament
De la douce éternité
Où les passions épanchées
Brillent éternellement.
David Frenkel (Publié aussi sur le site De Plume en Plume)