De grâce, cessons de justifier l’injustifiable ! Les exactions criminelles commises par la soldatesque russe au service d’un autocrate, ne peuvent trouver l’apologie dans la conduite assassine de l’Otan, des États-Unis et des pays européens à une époque donnée. Il est absurde et préjudiciable d’habiller certains dirigeants qui furent à la tête de certains États ou d'une Organisation durant une certaine période d’un costume national ou de les faire porter la marque de l'Alliance nord-atlantique. Ce faisant on perdure de façon indue les horreurs qu’eux seuls ou qu'elle seule ont commises sur une génération de dirigeants de notre temps qui n’y sont pour rien. C’est comme si l’on continuait à abhorrer éternellement l’Allemagne pour le passé nazi de certains de ses politiciens durant les années 1930-1940.

Insurgeons-nous encore et encore contre Poutine, contre un despote faisant actuellement l’actualité, et qui a donné l’ordre non seulement d’envahir un pays souverain, membre de l’ONU, mais aussi, faute de venir à bout d'une résistance héroïque, a donné instructions de tirer à tout va sur des installations civiles et de prendre pour cible une population ukrainienne résidant loin de Donbass, objet de convoitises.

L’ensemble de la population russe n’y est pour rien, soumise qu’elle est aux ordres d’un dictateur qui n’a que faire des sanctions qui la frappe durement. Hélas ces sanctions sont nécessaires pour amoindrir tant soit peu la morgue souveraine d’un nostalgique de l’ancienne URSS.

A défaut de ne vouloir intervenir militairement pour défendre l’Ukraine avec tous les morts innocents que cela engendrerait dans l’Europe entière, imposer des sanctions à la Russie, et par ricochet à nous-mêmes, est hélas encore un moindre mal. André Malraux disait le 21^e siècle sera spirituel ou ne sera pas, je me permettrais humblement d’ajouter, sera solidaire ou totalitaire. Et mieux vaut avoir l’illusion de vivre en démocratie que d’être certain de vivre en autocratie.

David Frenkel