L'église est ailleurs pour le pire et le meilleur
Argent ! Argent ! Argent !
Dieu des temps modernes,
La probité se prosterne
Au pied de ton métal.
Devant ton faste et ton clinquant,
La rectitude courbe l’échine.
Sous l’âme, parcelle divine,
Vit le gnome, gardien du veau d’or.
Par les ficelles de la cupidité,
Il rappelle à lui l’humanité.
L’église est ailleurs pour le pire et le meilleur.
« J’achète, Je vends » prières contemporaines,
Se récitent dans les temples de la finance.
Exauce-nous grand ordonnateur !
Reprennent en chœur les apôtres du profit.
Eh, te voilà, souris !
Le gain est triste quand il est rat.
L’index va enfoncer les requêtes des hommes,
Dans le boîtier qui flèche leurs souhaits.
Des oui et des non cheminent jusqu’à toi
Ils forment ton cerveau, stupide machine ;
Le logos est devenu binaire.
Un clic, et te voilà divine richesse
Un hic, et te voilà diable de misère.
La menue monnaie tinte la sébile ;
Les gros billets sonnent le tocsin.
L’obole, fredonne sa modestie
Aux clairons d’une richesse investie.
David Frenkel