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Un article du journal Le Monde qui détonne dans le paysage médiatique

Le journal Le Monde serait-il revenu à de meilleurs sentiments envers Israël ? Dans un article de fond signé Alain Frachon du 11 mars et intitulé «Pour une majorité d’Etats arabes, la guerre avec Israël, motivée par l’affaire palestinienne, c’est terminé», le journaliste rapporte en effet les opinions de deux experts sur la situation moyen-orientale. Le premier, Guy Sitbon, affirmait en septembre 2020 lors de la signature des accords de paix entre Israël et les Emirats arabes unis d’une part, et entre Israël et le Bahreïn d’autre part, appelés accords d’Abraham : «personne ne l’annonce, mais la guerre est finie». Le second, Gilles Kepel, écrivait au même moment que ces accords «enterrent le conflit israélo-arabe comme facteur structurant le Moyen-Orient».

Alain Frachon y voit la conséquence de plusieurs phénomènes : «fin de la guerre froide ; échec du nationalisme arabe ; moindre importance du pétrole moyen-oriental ; coupable complaisance américaine et européenne pour la colonisation israélienne ; division du mouvement national palestinien ; explosion du radicalisme djihadiste».

Même si le journaliste nous ressert le mantra de « la colonisation israélienne », il attire notre attention sur des facteurs qui sont extérieurs à Israël. Il laisse également sous entendre que le nationalisme palestinien étant gangrené par le djihadisme radical, la cause palestinienne a perdu de son aura auprès des pays arabes et du monde occidental. En effet, le Hamas qui prône l’éradication d’Israël, et l’Autorité palestinienne qui enseigne toujours à travers ses manuels scolaires la haine d’Israël aux enfants, et qui octroie une rente à vie à ceux attentant à la vie des civils israéliens, forcent petit à petit l'Union Européenne à atténuer sa véhémence contre la soi-disant colonisation par Israël d’une partie de la Judée Samarie.

De plus, Frachon bâtit son point de vue sur «l’expansionnisme iranien dans le monde arabe». Un expansionnisme qu’il considère comme pérenne et rapace, et pratiqué par un régime dont les velléités nucléaires, plus ou moins avouées, représentent un péril ontologique continue pour nombre de pays arabes sunnites au Moyen-Orient. Cela à tel point que la peur qu’entretient l’Iran a relégué au second plan la « question palestinienne » et a donné naissance aux accords d’Abraham.

Toute cette analyse d’un journaliste écrivant pour Le Monde va à l’encontre d’une ligne éditoriale qui traite régulièrement du droit des palestiniens à avoir leur État, mais rarement du danger iranien ; qui traite en long et en large les supposées atteintes au droit humanitaire perpétrés par l’État juif, mais tait le plus souvent qu’à son tour l’inhumanité du régime des mollahs envers les femmes, les exécutions arbitraires des opposants au régime, la pratique alarmante de nombre d’iraniens qui pour subsister--- Les autorités iraniennes ont complètement détruit l’économie du pays en raison de décennies de corruption généralisée et de mauvaise gestion--- vendent des organes au marché noir.

Et pourtant Le Monde lui a donné la parole. Faut-il y voir un réveil soudain un réveil aux réalités objectives ? L’avenir nous dira si Le Monde prend vraiment en considération la perte de l’emprise des Européens sur la région moyen-orientale. Je pense plutôt que l’article d'Alain Frachon est l’exception qui fait la règle. Puissé-je me tromper !

David Frenkel



 

 

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