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Toutes les vies comptent

A l’heure où le monde s’égosille : " Black lives matter !", l’homme de la rue sait-il que l’Amérique qui depuis 150 ans a aboli l’esclavage, et qui par deux fois a élu un noir, Barack Obama, comme président des États-Unis, respecte la promotion sociale de toute les composantes du peuple américain ? Ne confondons donc pas les dérapages de la police US avec la réalité sociétale.

Le quidam ignore l’esclavage bien réel qui sévit et qui se poursuit, dans de nombreuses régions d'Afrique et du Moyen-Orient. Quasi ignoré de tous, les esclaves là-bas, ne bénéficient d'aucune manifestation de rue ; aucune pression n'est exercée en leur faveur au plan international ; et aucun média n'évoque leur sort. D'ailleurs, a-t-on connaissance qu’en Mauritanie et en Arabie Saoudite, l'esclavage y est toujours de mise ? Une enquête de BBC Arabic a révélé qu'en Arabie saoudite les employées de maison sont vendues en ligne et représentent un marché aux esclaves en plein essor. De même, si l'écrivain algérien Mohammed Sifaoui nous rappelle à tous que « la Mauritanie est aujourd'hui, le pays le plus esclavagiste du monde, le Qatar au Moyen-Orient l'est tout autant1).

Et est-on conscient qu’en Grande-Bretagne, pas moins de 136 000 personnes seraient réduites en esclavage ? L'esclavage au Royaume-Uni a pris la forme du travail forcé et de l'exploitation domestique et sexuelle. Les Albanais et les Vietnamiens sont les mieux représentés au sein des groupes esclaves. Le simple pékin est-il au courant que l'esclavage moderne rapporte aux réseaux criminels environ 133 milliards d'euros par an, soit à peine moins que le trafic de drogue et le trafic d'armes ? Les pays du G-20 importent chaque année pour environ 315 milliards d'euros de marchandises susceptibles d'avoir été produits par des esclaves »2).

En 2019, Time Magazine a interviewé Jabarot, un migrant africain capturé et vendu comme esclave alors qu'il se rendait en Europe, et voici ce qu’il a déclaré :

« Arrivé à la frontière sud de la Libye, Iabarot a rencontré un chauffeur de taxi très sympathique qui lui a proposé de le conduire gratuitement à Tripoli, la capitale. Sur le chemin, il a été vendu à un « Libyen blanc » ou à un Arabe, pour 200 dollars (180 euros). Il a été forcé de rembourser sa « dette » sur un chantier de construction, un schéma qui s'est répété chaque fois qu'il a été vendu et revendu. »
Il faut hélas croire que cet interview n’a titillé la conscience d’aucun d’entre nous, tout comme ne nous a pas fait bondir le trafic sexuel qui constitue une part considérable de l'esclavage moderne. Le Washington Post affirme qu'en 2019, la mafia nigériane a prostitué des femmes par dizaines de milliers. Selon certains experts, pas moins de 20 000 nigérianes, souvent mineures, sont arrivées en Sicile entre 2016 et 2018. Cette traite des femmes était organisée par des Nigérians déjà installés en Italie, et j’en passe et les meilleurs.
La servitude étant une mort anticipée, élevons-nous contre les servitudes esclavagistes, car toutes les vies comptent.
David Frenkel
1) https://www.aubedigitale.com/lesclavage-sevit-en-afrique-et-au-moyen-orient-loccident-est-accuse-a-tort/

2)Global Slavery Index, 2018.

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