Un slogan réducteur
Méfions-nous des mouvements des foules. Il suffit qu’un ou quelques gens bien intentionnés se fassent le chantre de la dénonciation d’une injustice ou se fassent le héraut contre un criminel, pour que les frustrations individuelles, le mal de vivre commun, trouvent leurs exutoires dans les déchaînements de masses.
Pour ne parler que de la révolution française, c’est Le Tiers-État qui défiant le pouvoir monarchique en se déclarant Assemblée nationale constituante qui engendrait une grande ferveur populaire. La résistance du Tiers-Etat, n’appartenant ni au clergé ni à la noblesse, que les mesures royales avaient décidé de contrer fut l’étincelle qui allumait la révolution française. A cette époque, la population était en prise à des hivers très rudes, à de mauvaises récoltes et à une forte hausse du prix du pain entre 1787 et 1789.
On le voit bien avec la mise à mort de George Floyd par un policier ayant une autre couleur de peau. Il a suffit qu'un groupe d'individus, à travers les réseaux sociaux, prennent à parti la police pour son racisme que la rue s'enflamme, non seulement aux États-Unis, mais aussi partout ailleurs dans le monde.
Cependant, si maintes manifestations populaires, comme la révolution française, dénonçaient des situations, des faits objectifs, les démonstrations contre le racisme anti-noir de la police américaine ne sont pas objectives. Car le comportement criminel contre George Floyd ne peut constituer la règle pour l'ensemble du corps policier. En effet, les chiffres suivants sont tirés d’un rapport (1) du Bureau des statistiques de la justice sur la période 1976-1998. Le rapport examine les cas où la police a tué des suspects :
Dans 81% des homicides justifiables contre des noirs commis par la police entre 1976 et 1998, l’officier qui a tué un suspect était lui-même noir.
En 1998, le nombre de policiers noirs qui ont tué un suspect noir était de 32 par 100 000 officiers noirs.
La même année, le nombre de policiers blancs qui ont tué un suspect noir était de 11 par 100 000 officiers blancs.
On en conclut donc que les policiers noirs tuent trois fois plus souvent des suspects noirs que les policiers blancs.
De plus, une partie de la communauté noire aux États-Unis refuse la victimisation : "Le problème ne vient pas que des blancs", déclare une afro-américaine" dans une vidéo2). Il conviendrait aussi de garder à l'esprit que bien des personnes parmi cette communauté refusent de s'identifier à cette cause noire, pas forcément au cas de Floyd qui est amplement justifié. Selon ces personnes, cette cause n'est pas probante, car elle n'est en fait pas liée au racisme mais au refus de s’intégrer à une société démocratique et non violente. Nombre d'afro-américains ayant décidé de s'intégrer aux États-Unis affirment qu'ils sont pour cette raison plus en danger dans un quartier d'une communauté noire que blanche. D'autres ajoutent qu'ils ne sont pas opprimés par la police comme cela se dit dans les médias internationaux et demandent que cesse ces fausses excuses de racisme.2)
Halte donc au slogan "La vie des noirs compte" (traduction de "Black lives matter") qui a fleuri lors des manifestations.
1) http://bjs.ojp.usdoj.gov/content/pub/pdf/ph98.pdf 2) voir les vidéos sur le site https://infos-israel.news/une-partie-de-la-communaute-noire-aux-etats-unis-refuse-la-victimisation-le-probleme-ne-vient-pas-que-des-blancs/)