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"J'accuse", la machination antisémite

Le dernier film de Roman Polanski « J’accuse », au titre éponyme d’un article de Emile Zola paru dans la journal L’Aurore le 13 janvier 1898, est mené d’une main de maître. Rappelons succinctement ce qui avait amené ce grand écrivain à s’impliquer de telle sorte.

Après la condamnation de l’officier Alfred Dreyfus au bagne à perpétuité pour haute trahison envers la France, le lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, promu chef de la section de statistique (service du renseignement militaire) tombe par hasard sur un morceau de papier déchiré, connu sous le nom de « petit bleu », télégramme adressé par l'attaché militaire allemand à un nommé Ferdinand Walsin Esterhazy, un commandant d’infanterie de ligne. Lorsqu'il consulte les lettres de celui-ci, il constate que c'est la même écriture que celle du bordereau, le principal élément à charge contre Dreyfus, et en informe sa hiérarchie.

A partir de là commence le long combat de Picquart pour prouver l’innocence de Dreyfus qui, de confession juive, servait de pâture aux vautours antisémites. Et pas seulement à ceux-ci, mais aussi à un état-major, ne pouvant par ailleurs se permettre qu’un juif pointât sur une erreur judiciaire qui aurait jeté le déshonneur sur l’armée française. Les hautes instances militaires désirant donc étouffer l’affaire, mutèrent Picquart et finirent par l’incarcérer, tout en créant de toutes pièces un document accablant Dreyfus.

Le jeu de Jean Dujardin incarnant le lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart donne au film une assise dramatique qui nous tient en haleine, aidé qu’il est par le talent des comédiens sublimant l’œuvre cinématographique.

Louons aussi la mise en scène qui, accompagné d’une bande-son de circonstance, nous plonge dans le Paris de naguère ainsi que les justes reconstitutions des procès mettant en cause Dreyfus et Zola. Juste un petit bémol : j’aurais bien aimé que soit filmé les scènes amenant à la réhabilitation du condamné de l’île du Diable en 1906. Mais ne chipotons pas sur un film à la mémoire d'un pan douloureux de l'histoire.

Pour terminer, gardons en mémoire que l’affaire Dreyfus incita Théodore Herzl à fonder le sionisme, car disait-il, malgré tous les efforts d’assimilation, les juifs ne seront considérés en aucun pays comme des citoyens comme les autres.

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