La responsabilité du général Charles De Gaulle
Alors que l’Égypte sous la férule de Gabal Abdel Nasser avait provoqué un casus belli en fermant en mai 1967 le détroit de Tiran aux navires israéliens, le général Charles de Gaulle, décréta le 2 juin de cette année là, un embargo sur la vente d'armes à destination d'Israël. Comment le général en homme avisé pouvait-il priver le seul État lilliputien et démocratique du Moyen-Orient du nécessaire pour survivre face aux armées arabes dont l'un des chefs d’États, Nasser, n'avait de cesse de s'époumoner en disant "Jetons les juifs à la mer"? L’enivrement du pétrole n'explique pas tout. L'explication profonde aurait été sous-entendue lorsqu'en date du 27 novembre 1967, après qu'Israël vainquit 6 mois plutôt les trois armées arabes, De Gaulle lors d'une conférence de presse affirma : « Les juifs... Peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur ». Pourtant, Israël n'occupait, avant la guerre des six jours, aucun autre territoire que celui qui lui fut attribué par l'ONU . Est-on "dominateur" lorsqu'un pays conquiert les territoires d'ennemis désirant l'annihiler ? Et pourquoi en étiqueter tous les juifs sans distinction, alors que tous n'ont pas combattu et que même certains d'entre-eux ne reconaissent pas l'Etat d'Israël (la secte des Neturei Karta, juifs ultraorthodoxe, par exemple) ? Si ce n'est parce que le général était imbu de ce racisme qui s'applique envers les juifs en général ? Ainsi s'expliquerait les motifs de l'embargo qu'il avait décrété peu avant que n'éclate la guerre des six-jours. Il est à déplorer que la phrase prononcée de manière officielle sécréta ce racisme judéophobe qui infeste encore aujourd'hui une grande partie du monde européen.
De Gaulle enfonça derechef le clou lors d'un entretien qu'il eut en 1968 avec le rabbin Jacob Kaplan en se fendant de cette phrase : « notre sympathie pour les Juifs est indiscutable, mais faudrait-il encore que certains ne se sentent pas plus israéliens que français. Leur prise de position en faveur de l’État d’Israël est inadmissible.» Je me pose la question : ne peut-on pas être à la fois juif et être un bon français tout en soutenant un pays que certains désirent anéantir ? Et n'y avait-t-il pas alors des Français de souche, chrétiens, protestants ou laïques, qui soutenaient l’État hébreu, sans que De Gaulle ne leur ait intenté un procès d'intention en prétendant qu'ils se sentaient plus israéliens que français ? A cette époque, l’Européen, et le monde entier en général, contrairement à de nos jours, avaient une grande empathie pour ce pays qui devait se battre seul contre tous. Avoir dénié aux seuls juifs français le droit de soutenir Israël fait partie de ces mesures d'exception qui définissent l'antisémitisme. Lors du procès d'Alfred Dreyfus, à la fin de l'avant siècle dernier, la vox populi reprochait à celui-ci d'être plus juif que français; De Gaulle, lui, a substitué le mot juif par Israël.
Le crachat antisémite du général éclabousse encore la réputation de ceux qui soutiennent l’État hébreu. La France, elle, s'est fait fort de donner dernièrement sa voix à une résolution mensongère déposée par la Syrie, la Turquie, le Qatar, l’OLP et Cuba, à l'OMS accusant Israël de violer les droits à la santé des Palestiniens! Selon Meyer Habib, vice-président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, C'est le comble de l'infamie, je le cite :
"Quelle infamie : aucun pays au monde ne respecte l’éthique médicale avec autant de conscience qu’Israël ! Aucun! Les hôpitaux Israéliens soignent sans aucune distinction tous les patients, qu’ils soient israéliens, palestiniens, juifs, musulmans, chrétiens ou autres! En 2014, en pleine guerre contre le Hamas à Gaza, la propre fille du chef de l’organisation terroriste Ismail Haniyeh a été prise en charge par des médecins israéliens en Israël ! Tout récemment, le Chef de l’OLP Saëb Erekat a choisi l’Hôpital Hadassah de Jérusalem pour soigner son infection au Coronavirus. Des centaines de Syriens blessés pendant la guerre civile ont été pris en charge par les médecins Israéliens, qui ne voient pas des étrangers ou des ennemis mais des hommes, des femmes, des enfants à soigner. Début novembre, Israël a immédiatement offert son assistance à la Turquie frappée par un séisme meurtrier. Idem il y a quelques mois pour l’Iran, qui affiche pourtant son objectif d’effacer l’Etat juif de la carte…Il n’est pas acceptable que des diplomates souillent l’image de la France en vautrant notre pays dans le mensonge, la manipulation, la falsification. Ce mensonge éhonté rappelle la fake news colportée sur France Inter en avril dernier, accusant Israël de détruire des installations médicales palestiniennes destinées aux malades du Covid…J’avais saisi le CSA à l’époque, qui a rappelé à l’ordre Radio France. Pire, c’est la preuve que rien n’a changé au Quai d’Orsay depuis le soutien apporté à des résolutions délirantes de l’Unesco islamisant le Mont du Temple et le Kotel à Jérusalem, le Tombeau de Rachel ou le Caveau des Patriarches à Hebron. Quel est le but? Remercier Erdogan qui insulte le Président Macron? Encourager la « rue palestinienne » qui s’est massivement mobilisée pour manifester sa haine de la France dans l’affaire des caricatures ? Rendre hommage à l’imam palestinien Issam Amira qui a appelé il y a 15 jours dans son sermon du vendredi à la Mosquée Al-Aqsa au djihad contre notre pays ? Un à un, les États arabes modérés – Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Soudan… – normalisent leurs relations avec Israël mais le Quai d’Orsay s’accroche à son logiciel anti-israélien périmé! Désolant!"
Hélas, le crachat antisémite du général De Gaulle enfle toujours la malhonnêteté crasse ! Elle se confond souvent avec un anti-israélisme primaire. A l'heure où en Europe l'antisémitisme est exponentiel, et est imputé en plus de l'islamisme, à la gauche radicale antisioniste, la responsabilité en incombe à ce général qui, alors que l'Europe n'avait pas encore plus de vingt ans après la guerre nettoyé le sentiment de culpabilité envers les juifs, a éjecté avec sa langue la souillure qui éclabousse toujours un peuple millénaire.
David Frenkel