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    Liliane Messika. L’ONU bat sa coulpe pour son unique bonne action en 75 ans. L’ONU est “systématiquement” antisémite, c’est mathématique 

    L’ONU bat sa coulpe pour son unique bonne action en 75 ans

    L’ONU est « systématiquement » antisémite, c’est mathématique 

    Parmi ses États-membres de taille suffisante pour être classés (176 sur 193), l’ONU compte 94 dictatures plus ou moins tyranniques et 82 démocraties réelles ou déficientes[1]. L’Assemblée générale vote de façon parfaitement démocratique : un pays, une voix, le baryton chinois égal au soprano Vanuatu.

    Au temps pour le « Droit international » incarné, qui sert d’étalon de justice à la planète !

    Outre leur régime, les pays votent également en fonction de leur appartenance idéologique. Ainsi les 57 membres musulmans de l’OCI votent d’un seul chef (Inch Allah !) avec le mouvement des Non Alignés (120 membres). Le total fait 130 et non 177, parce que 40 pays sont membres  des deux organisations. Ce n’est pas grave, cela suffit à leur obtenir la « majorité automatique » des deux tiers (129), qui sanctionne les votes importants de l’AG.

    Pas besoin d’être grand clerc pour deviner que leur accord est parfait dès qu’il s’agit de s’unir contre le petit Satan, alias Israël. Tout ce qui nuit à l’État juif fait le régal de l’ONU, sous la houlette de ses membres les plus tyranniquement rétrogrades.

    Si l’Iran n’a pas encore mis à exécution son projet de l’effacer de la carte du monde, ce n’est certainement pas parce que le Droit international eût interdit le crime. 

    Au plan juridique, c’est parce que, parmi les cinq États disposant du droit de veto, les États-Unis l’ont, jusqu’à présent, utilisé pour empêcher une shoah.2 nucléaire. Au plan militaire, la menace permanente a contraint ce microscopique pays (grand comme la Bretagne) à devenir assez fort pour se défendre contre les attaques conventionnelles. Et la probabilité qu’il possède l’arme nucléaire a, pour l’instant, retenu les ayatollah d’appuyer sur le bouton rouge.

    En 1947 l’ONU a voté une partition. En 1948, rebelote

    La première partition concernait la colonie britannique des Indes, qui déclara son indépendance le 14 août 1947. Elle fut aussitôt amputée d’un nouvel État, le Pakistan, au bénéfice de ses citoyens musulmans, qui ne supportaient pas de vivre minoritaires au pays de Brahmâ, Vishnu et Shiva.

    Cette décision onusienne a entraîné entre 200 000 et deux millions de morts et pas loin de vingt millions de réfugiés, musulmans quittant l’Inde pour le Pakistan et vice versa. Au final, 2 % de la population indienne fut de facto réfugiée : 1,3 % fuyant le Pakistan occidental et 0,7 % le Pakistan oriental[2].

    Ce déplacement massif de population n’entraîna aucune réaction internationale notable. Les réfugiés de part et d’autre n’ayant bénéficié d’aucune largesse, leurs États respectifs les intégrèrent, les individus se prirent en charge et ils retrouvèrent assez rapidement une vie normale.

    L’année suivante, le plan de partition de la Palestine mandataire, voté en 1947, fut mis en œuvre dans une autre colonie britannique. Même les antisémites se sentaient un peu mal à l’aise d’avoir tout fait, entre 1940 et 1945, pour qu’aucun Juif, homme, femme, enfant, bébé ou aïeul ne puisse trouver refuge chez eux, aussi ne s’opposèrent-ils pas à la renaissance de l’État juif moderne sur la terre de l’Israël antique.

    Les Juifs : un grain de sable dans le désert, qui a fait dérailler les plans de 2ème Shoah

    Deux États devaient naître le même jour : l’État juif et l’État arabe de Palestine. Ce dernier fut refusé par la Ligue arabe, représentante de la Oumma[3], aussi seul Israël déclara-t-il son indépendance le 15 mai 1948. 

    Sur les 700 000 Arabes qui vivaient sur son territoire, seuls 156 000 ne succombèrent pas aux promesses de leurs « frères », qui les exhortaient à laisser le champ libre aux sept armées arabes chargées du nettoyage ethnique des Juifs.

    Lorsque, à la stupéfaction mondiale, les Juifs survivants des camps nazis vainquirent leurs assaillants, ces 156 000 devinrent aussitôt citoyens du nouvel État. Les autres, qui avaient été accueillis à bras ouverts en invités dans les États musulmans alentours, se trouvèrent fort dépourvus quand l’hiver fut venu et que nul pays frère ne voulut les intégrer.

    Après avoir créé deux pays, l’ONU inventa le réfugié éternel

    Pourquoi l’ONU décida-t-elle que ces réfugiés-là, les Arabes palestiniens, seraient différents de tous les autres réfugiés ? C’est une bonne question, à laquelle la réponse n’est pas « parce qu’ils étaient musulmans », puisque c’était aussi le cas des Pakistanais.

    Est-il paranoïaque d’imaginer que la différence ne résidait pas dans les réfugiés, mais dans leur nouveau voisin, le seul État juif de la planète ? 

    Toujours est-il que pour eux fut créée une agence spéciale de l’ONU, l’UNRWA, qui n’a pas vocation, comme le Haut-Commissariat aux Réfugiés, à réinstaller les réfugiés, mais au contraire à perpétuer leur statut de père en fils ad planetam æternam.

    L’UNRWA a magnifiquement rempli sa mission

    Alors le HCR travaille à diminuer le nombre de réfugiés dont il s’occupe, ceux dont l’UNRWA a la charge doivent se multiplier. Sous aucun prétexte on ne les laisse sortir de leur statut de réfugiépalestiniens (en un mot), un statut transmissible par les mâles, sans limitation de générations. 

    C’est ainsi que les quelque 600 000 de 1948 sont aujourd’hui 5,9 millions[4]. Ils vivent sur le territoire de la Palestine mandataire, ils sont gouvernés par leurs propres élus, dans des villes qui n’ont de « camps de réfugiés » que le label (ci-dessous, Jenine[5]) ; ils enseignent à leurs enfants la joie du martyre et la haine du Juif, dans des manuels financés par l’Union européenne[6] ; ils se font soigner dans les hôpitaux israéliens et 75 ans après leur fuite de chez eux pour obéir aux consignes de leurs frères, ils continuent de recevoir chaque mois la manne internationale. C’est le besoin qui crée l’organe, alors quand le besoin ne se fait pas sentir, l’organe, en l’occurrence un État viable, ne se développe pas. 

    L’ONU est si nul qu’il célèbre sa propre création comme une catastrophe 

    Puisque les guerres et les attentats n’y arrivent pas, l’ONU se résigne à mettre le Droit international au service de la destruction de l’État juif. L’assemblée générale a donc voté pour que la date de l’indépendance israélienne soit traitée dans le monde entier comme une catastrophe : naqba en arabe. La Journée de la Naqba, donnera désormais chaque année lieu à « un événement de haut niveau dans la salle de l’Assemblée générale ». 

    « La commémoration de la Naqba doit figurer en tête de nos priorités afin de préserver notre narratif, auquel nous devons adhérer et que nous devons transmettre au monde entier[7] », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, élu, en 2005, pour un mandat de quatre ans qui vient de fêter son 18ème anniversaire. Un narratif auquel il est indispensable d’adhérer ne peut être qu’un mensonge. Même si Abou Mazen l’admet, sa longévité est une naqba, impure et dure !

    L’ONU a fait un rêve…

    Si les vœux de l’ONU, tels qu’ils sont votés par la majorité automatique, venaient à se réaliser, rayant l’État juif de la carte des vivants, l’Assemblée en ferait son 14 juillet. Des pétards, des défilés, des feux d’artifice et des idiots utiles chantant leur mantra : « tant qu’y’aura pas d’État palestinien, y’aura pas de paix dans le monde ». Et les 38 conflits opposant des pays membres de l’ONU ? Et les guerres civiles ? Et les douze conflits « majeurs » pour le nombre de victimes (la Syrie : 600 000 en dix ans) ? Et la barbarie de Boko Haram et Daesh…[8] ? 

    Cent mille morts de la main de Goliath, c’est de la roupie de sansonnet à côté d’un terroriste abattu par David alors qu’il venait de tuer trois femmes à bout portant. 

    Israël n’est pas assez altruiste pour se suicider afin que les faux naïfs et les vrais antisémites constatent que cela ne changerait rien aux conflits réellement meurtriers et aux actes véritablement barbares qu’ils ont sous les yeux, mais qui n’auront jamais leur haine. Quels égoïstes, ces Juifs !

    © Liliane Messika


    Notes

    [1] https://www.democracymatrix.com/ranking

    [2] https://en.wikipedia.org/wiki/Partition_of_India#Resettlement_of_refugees:_1947%E2%80%931951

    [3] La communauté planétaire des croyants en Allah.

    [4] www.unrwa.org/palestine-refugees#

    [5] https://en.wikipedia.org/wiki/Jenin

    [6] https://unwatch.org/les-profs-de-lonu-appellent-au-meurtre-des-juifs-devoile-un-nouveau-rapport/

    [7] https://allisrael.com/un-to-mark-as-nakba-day-or-day-of-catastrophe-israel-s-independence-day-for-first-time

    [8] https://www.lefigaro.fr/vox/monde/derriere-le-soutien-de-l-extreme-gauche-au-peuple-palestinien-se-cache-un-antisemitisme-latent-20210515


    Écrivain, Essayiste, conférencière, traductrice, Liliane Messika est auteur de plus de 30 ouvrages, dont plusieurs sur les conflits du Moyen-Orient. Liliane Messika est membre du comité de rédaction de Menora.info.

    À lire: Liliane Messika, Lettre ouverte aux antisionistes de droite, de gauche et des autres galaxies, éditions de l’Histoire, 2023.