dfrenkel

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  • L’emmuré des villes

    Il s’isole du monde,

    De la clameur immonde

    Des voitures ronflantes,

    Des machines qui plantent

    Leur bec pétaradant

    Dans le sol dégradant.

    Il protège l’oreille

    Avec une merveille

    De l’invention humaine ;

    Un baladeur emmène

    Le minois renfrogné

    Dans un monde éloigné

    La musique y détruit

    La parole et le bruit,

    Et l’écoute choisie

    Guide sa fantaisie.

    Le nouvel homme est né

    Dans les centres ruinés

    Des agglomérations,

    Ces lieux de perditions.

    Aucune exubérance

    N’embellit l’apparence

    De la gent avachie,

    De tristesse enrichie.

    Dans les villes, les gens,

    D’un sérieux affligeant,

    Ne sourient plus à l’autre ;

    Le mutisme les vautrent

    Dans un monde exclusif

    D’où l’homme corrosif

    Muré dans un silence

    Hargneusement s’élance

    Et réduit son prochain

    Au méprisant machin

    Sur lequel il vomit

    Son mal-être ennemi.

    David Frenkel (Publié également sur le site De Plume en Plume sous le pseudonyme Benadel)